La vue va de soi, jusqu’au jour où quelque chose se détraque dans ce petit cosmos conjonctif et moléculaire de sept grammes, objet parfait et miraculeux, nécessitant si peu d’entretien qu’on ne pense jamais à lui…”
Elisabeth Quin découvre que son œil est malade et qu’un double glaucome, , opacifie tout ce qu’elle regarde. Elle risque de perdre la vue. Alors commence un combat contre l’angoisse et la maladie, nuits froissées, , fragilité de cet œil soudain ausculté, noyé de collyres, dilaté, examiné, observateur observé… Elisabeth Quin raconte, avec une sincérité magnifique, cette traversée dont nul ne voudrait - Nous l’accompagnons chez les médecins – et c’est Molière, de drôlerie, d’incertitudes, de sciences fausses ou vraies, avec de rares grands humains. Nous la suivons chez les marabouts, qui veulent la protéger de notre regard. Nous découvrons ses lectures, de Lusseyran à Hervé Guibert et Jim Harrison. Et comme elle, nous travaillons nos sens : fermer les yeux sous la douche ; marcher dans la forêt, la main dans celle de son compagnon ; écouter les oiseaux ; penser aux paysages ; écouter la nuit ; s’imaginer sans miroir, vue et malvoyante, prisonnière mais au-delà… La nuit se lève est un récit touchant et cruel, superbement écrit, drôle à chaque page, terrifiant parfois,