Principe
Dans son article 490 le Code civil énonce « que peuvent faire l’objet d’un des trois régimes de protection, les personnes dont les facultés mentales ou corporelles sont gravement altérées, et ce de façon habituelle ». Dans son article 488, alinéa 3, il énonce que « Peut pareillement être protégé le majeur qui, par sa prodigalité, son intempérance ou son oisiveté, s’expose à tomber dans le besoin ou compromet l’exécution de ses obligations familiales ». Loi n°68-5 du 3 janvier 1968 - art. 1 () JORF 4 janvier 1968 en vigueur le 1er novembre 1968 (Réformée par la Loi n°2007-308 du 5 mars 2007 - NOR :JUSW0600126l (Version consolidée au 24 décembre 2010) et
la loi n° 2015-177 du 16 février 2015 relative à la modernisation et à la simplification du droit et des procédures dans les domaines de la justice et des affaires intérieures.
Deux groupes se dégagent de ces textes :
Régimes de protection prévus par le Code civil :
Principe :
La mise sous sauvegarde de justice est une mesure temporaire et provisoire destinée à protéger immédiatement le patrimoine de la personne concernée par un risque de dilapidation et la conclusion d’actes qui seraient contraire à son intérêt. Le majeur placé sous sauvegarde de justice conserve sa capacité et donc l’exercice de ses droits.
On distingue deux modalités de mise sous sauvegarde de justice : par voie judiciaire et par voie médicale.
Demande :
La mise sous sauvegarde de justice peut être demandée par toute personne portant un intérêt à la personne déficiente, même ne faisant pas partie de sa famille.Il peut s’agir de parents, de proches, d’amis, voire de la personne elle-même si elle est en état de le faire.
Procédure :
Durée :
La durée d’une mise sous sauvegarde de justice est courte par principe :
Effets de la mesure :
La sauvegarde de justice (judiciaire ou médicale) n’emporte pas d’incapacité d’agir pour l’intéressé.
La personne conserve le droit d’accomplir tous les actes de la vie civile, même vendre ou donner ses biens.
Le contrôle des actes ne s’effectue qu’à posteriori.
Recours :
La loi du 5 mars 2007 réformant la protection juridique des majeurs est entrée en vigueur pour l'essentiel le 1er janvier 2009 et a modifié : |
Principe :
La curatelle est une mesure judiciaire permettant à une personne d’être conseillée ou contrôlée dans les actes de la vie civile par un curateur désigné par le juge des tutelles. Le curateur n’a qu’un rôle d’assistance. Il donne son consentement aux actes que le majeur en curatelle ne peut faire seulLa curatelle peut être, selon l’état de la personne, allégée ou aggravée, et dans ce cas elle se rapproche d’une tutelle.
Demande :
La mise sous curatelle peut être demandée.
Procédure :
Le demandeur doit saisir le juge des tutelles au tribunal d’instance par requête écrite, qui sera adressée au secrétariat-greffe du tribunal et devra mentionner notamment :
Le jugement est rendu en fonction des éléments du dossier. Les incapacités peuvent être plus ou moins étendues selon l’état de la personne à protéger.
Le juge nomme le curateur qui peut être un membre de la famille ou une personne morale (associations familiales, gérant de tutelle inscrit sur la liste de administrateurs spéciaux établie par le Procureur de la République).
A noter : Le majeur protégé sous curatelle doit obligatoirement être assisté pour :
Mainlevée :
En cas d’évolution de l’état de la personne protégée si le maintien sous curatelle ne semble plus nécessaire, il est possible de demander sa cessation (sa « mainlevée »).
La demande peut être faite par la personne elle-même, sa famille, ses proches, son curateur.
Recours :
Le recours doit être adressé au tribunal de grande instance par lettre recommandée avec accusé de réception, dans les 15 jours qui suivent la notification du jugement de mise sous curatelle.
La loi du 5 mars 2007 réformant la protection juridique des majeurs est entrée en vigueur pour l'essentiel le 1er janvier 2009 et a modifié : La mesure de curatelle, dont les points suivants : • la curatelle pour prodigalité, intempérance et oisiveté sera supprimée ; • la personne à protéger devra être entendue par le juge durant l'instruction de la demande sauf décision motivée ; • la mesure sera limitée à cinq ans et systématiquement réexaminée ; • la protection des biens de la personne (dont logement et comptes bancaires) sera renforcée ; • le juge pourra désigner un subrogé curateur. |
Principe :
La tutelle est un régime de protection sous lequel peut être placée une personne majeure qui, en raison d’une altération de ses facultés personnelles, a besoin d’être représentée de façon continue dans tous les actes de la vie civile.
Toutes les décisions concernant l’administration et la conservation de son patrimoine, sont prises par une autorité de tutelle, choisie par décision de justice.
A noter : que le tuteur représente la personne protégée dans tous les actes de la vie civile.
Il accomplit seul les actes de gestion et d’administration. Il ne peut accomplir seul les actes de disposition (vente, placement) sans l’autorisation du juge des tutelles.
Le majeur sous tutelle ne peut se marier sans l’autorisation du juge des tutelles. Il perd la capacité électorale.
La loi du 5 mars 2007 réformant la protection juridique des majeurs est entrée en vigueur pour l'essentiel le 1er janvier 2009 et a modifié : La mesure de tutelle des majeurs, dont les points suivants : • la personne à protéger devra être entendue par le juge durant l'examen de la demande, sauf décision motivée ; • la mesure sera limitée à cinq ans et systématiquement réexaminée ; • la protection des biens de la personne (dont logement et comptes bancaires) sera renforcée La personne sous tutelle prendra seule les décisions relatives à sa personne dans la mesure où son état le permettra et accomplira seule les actes "strictement personnels". Elle choisira son lieu de résidence, sauf en cas de difficultés. Elle pourra, sur autorisation, souscrire à certains actes (dont : assurance vie, testament). |
Dans un rapport sur la protection juridique des majeurs vulnérables, rendu public jeudi 29 septembre, le défenseur des droits estime que la mesure de tutelle, "qui porte atteinte à la capacité juridique du majeur protégé", doit être considérée "comme une mesure d'exception", tandis que la sauvegarde de justice et la curatelle, "en tant que mesures d'accompagnement, doivent devenir les mesures de protection judiciaires privilégiées"
Principe :
La tutelle aux prestations sociales est une mesure de protection ordonnée par un juge (selon le cas le juge des tutelles ou le juge des enfants) dans le but d’aider une personne ou une famille en difficulté financière et sociale ou présentant un handicap ne lui permettant pas de gérer dans son intérêt ses prestations sociales. Il existe deux types de tutelle aux prestations sociales (TPS) :
La loi du 5 mars 2007 réformant la protection juridique des majeurs est entrée en vigueur pour l'essentiel le 1er janvier 2009. Elle prévoit la création : • d'une "mesure d'accompagnement social personnalisé" (MASP), mesure administrative, contrat proposé par le département à toute personne majeure qui perçoit des prestations sociales et dont la santé ou la sécurité est menacée par les difficultés qu’elle éprouve à gérer ses ressources, • d'une "mesure d'accompagnement judiciaire", qui remplacera la "tutelle aux prestations sociales adultes", et pourra être prononcée par le juge des tutelles lorsque la MASP n'aura pas permis une gestion satisfaisante par la personne de ses prestations sociales et que sa santé ou sa sécurité en sera compromise. |
L'habilitation familiale permet à un proche (descendant, ascendant, frère ou sœur,époux ou épouse, concubin, partenaire de Pacs) de solliciter l'autorisation du juge pour représenter une personne qui ne peut pas manifester sa volonté.
Les enfants concernés :
Un mineur peut être placé sous tutelle légale :
Rôle du tuteur :
Il doit prendre soin de la personne du mineur, et doit gérer ses biens ; il le représente pour la plupart des actes de la vie civile. Il peut agir seul pour les actes d’administration courante notamment : travaux de réparation ou d’entretien, vente de meubles ordinaires, acceptation de legs ou de dons sans charge, acceptation de succession sous bénéfice d’inventaire.
Le tuteur doit obtenir l’accord du conseil de famille et du subrogé tuteur pour les actes graves mettant en cause le patrimoine du mineur et notamment en cas :
Choix et rôle du subrogé tuteur :
Le conseil de famille doit nommé un subrogé tuteur parmi ses membres.Il est chargé de surveiller la gestion du tuteur, et représenter le mineur si ses intérêts sont en opposition avec ceux du tuteur.
S’il constate des fautes dans la gestion du tuteur, il doit en informer immédiatement le juge des tutelles
Droit du mineur :
Le mineur capable de discernement est entendu par le juge des tutelles avant la réunion du conseil de famille.
Le conseil de famille est réuni :
De même le mineur âgé de plus de 16 ans participe au conseil de famille à titre consultatif, s’il a demandé sa convocation.S’il a moins de 16 ans et s’il est capable de discernement, il peut y participer, si le juge n’estime pas sa présence contraire à son intérêt
La loi du 5 mars 2007 réformant la protection juridique des majeurs est entrée en vigueur pour l'essentiel le 1er janvier 2009 et a modifié : |
Une disposition essentielle de la loi sur les tutelles :
En application de la loi réformant la protection juridique des majeurs, du 5 mars 2007 , le mandat de protection future a pour objectif de protéger les personnes vulnérables. Le décret n°2007+1658 du 23 novembre 2007 (J.O. du 2 décembre 2007) rend possible la mise à disposition du formulaire permettant aux particuliers d’établir un tel mandat. Ce mandat pourra prendre effet à partir du 1er janvier 2009.
Principe :
C’est un contrat qui permet à une personne d’organiser à l’avance sa protection, ou celle de son enfant handicapé, en choisissant celui ou celle qui sera chargé de s’occuper de ses affaires le jour où elle ne pourra plus le faire elle-même, en raison de son âge ou de son état de santé. ll s’agit de permettre à chacun d’organiser lui-même sa protection et d’éviter ainsi le recours à une mesure judiciaire de curatelle ou de tutelle.
Le mandat de protection future peut concerner la personne, les biens ou seulement l’un des deux. Le mandat de protection future s’exerce en principe, à titre gratuit. Il peut cependant être prévu une rémunération ou indemnisation de la personne mandataire.
Le mandataire désigné pourra être contrôlé par une personne physique ou morale qui sera identifiée lors de la confection du dossier.
En cas de difficulté, toute personne, y compris la personne protégée elle-même, pourra saisir le juge des tutelles.
Ce juge pourra prendre toute mesure pour préserver les intérêts de la personne protégée.
Il est possible d’établir dès à présent un mandat de protection future. Il pourra être exécuté à partir du 1er janvier 2009.
Le juge des tutelles est un magistrat du tribunal d’instance. Il ne peut être saisi directement que par la famille ou un proche de la personne à protéger, ainsi que par cette dernière. Acteur central de la protection juridique des majeurs, il prononce l’ouverture des mesures, leur conversion et leur mainlevée. Il est, avec le procureur, chargé de la surveillance générale des mesures de protection et peut prononcer des injonctions contre les personnes chargées de la protection, voire les dessaisir de leur mission en cas de manquement caractérisé.
Prévoir un certificat médical à l'appui de la demande de renforcement ou d'allégement de la mesure de protection juridique (soit avec le médecin traitant soit pour curatelle et tutelle sur la liste des médecins spécialistes (médecin choisi sur une liste établie par le procureur de la République)
2 situations sont à distinguer:
1. Lors de la mise sous protection judiciare
Recours sur sauvegarde de justice:
Recours sur curatelle:
Le recours doit être adressé au tribunal de grande instance par lettre recommandée avec accusé de réception, dans les 15 jours qui suivent la notification du jugement de mise sous curatelle
2. Aprés la mise sous protection juriciaire
Mainlevée sur curatelle:
En cas d’évolution de l’état de la personne protégée si le maintien sous curatelle ne semble plus nécessaire, il est possible de demander sa cessation (sa « mainlevée »).
La demande peut être faite par la personne elle-même, sa famille, ses proches, son curateur.
Le role du Défenseur des droits
Le défenseur des droits peut être interpellé dans certain cas: https://www.defenseurdesdroits.fr/fr/obtenir-des-reponses
voir les sites consacrés à la tutelle et curatelle
Décrets d'application et arrêtés
Voir aussi le rapport de la cour des comptes https://www.handroit.com/rapport_handicap.htm
octobre 2019
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