Caroline avait une vie réussie, un emploi passionnant de journaliste, un amoureux qui voulait l’épouser. En mars 2001, l'édifice s’effondre : rupture d’anévrysme. Devenue hémiplégique, elle doitt tout réapprendre : marcher, s’habiller, se laver, et aussi, penser, écrire… Dès qu'elle a repris sa plume, Caroline a décidé de faire rire les amis qu’elle a tant fait pleurer et c’est ainsi que sont nées les « Chroniques du Demi Monde », des récits hospitalo-professionnels, qu'elle adresse à ses proches par Internet. Mais oui, on peut rire du handicap !
Ce 27 octobre 2006 Caroline l'HOMME notre journaliste c'est mis à marcher avec le fameux LOKOMAT....extrait de son livre qui en cette période de confinement , ...à non de couvre feux ....et peut être encore de confinement ...en fait aprés une année un peu difficile pour le commun des mortels ne peut que nous redonner l'espoir et nous apporter son sourir.
Caro au volant : banzaï ! Bonnes gens ! mon médecin de Granville, le docteur L. (S.) a beau être une dame comme le docteur Petit, elle est absolument fantastique… Pourquoi ? Parce qu'elle n'en fait qu'à ma tête… J'avais demandé à conduire une somptueuse limousine pour voir si je savais encore, elle a organisé ça aux petits oignons avec Céline, mon ergo, qui, bien qu'ergo femelle est quand même archi sympa et compétente… Rendez-vous était pris ce matin à 11 heures, pile après une matinée bien chargée… Levée dès potron-minet, j'étais convoquée à 8 heures (horreur !) pour essayer le lokomat, étrange machine à marcher qui rend mes kinés parisiens fous de curiosité et d'envie (ils peuvent : le lokomat n'existe qu'au Normandy et doit coûter plus de 200 000 euros !) … Et en effet, une fois harnachée et ficelée dans cette machine, j'ai marché comme tout le monde, c’est-à-dire en posant le talon avant la pointe (mais il me faut tout de même avouer que c'est la machine qui faisait tout à ma place, ce qui est presque vexant). Il parait qu'au bout d'une semaine de traitement, je marcherai bien plus droit et François, mon kiné, sera réduit à la misère la plus noire… Pour consoler François, il peut un jour s'inviter à Chimères, un symposium qui a lieu ici et où on découvre des tas de fantastiques machines… Après cette épreuve quelque peu fatigante (ma kiné Anne Charlotte avait serré mes liens un peu fort à mon goût !), j'ai embrayé sur mes activités normales, isocynétisme et bicyclette neuro (machines qui ont pour but de me sculpter les fesses de Halle Berry), puis je devais aller voir le docteur L.S. (ici, ce n'est pas le médecin qui vient dans votre chambre mais vous qui allez voir le médecin, c'est rigolo…), puis embrayer à 11 heures sur mon rêve : piloter une voiture… À 11 heures, j'ai retrouvé Céline et la Limousine n'a pas tardé, pilotée par une dame très sympa, Fabienne… On n'a pas tardé à démarrer car Fabienne voyait que je piaffais… J'ai su trop bien démarrer la voiture (automatique, of course), mettre clignotant, freiner, tourner (grâce à un volant spécial hémiplégique dont j'ignore combien il coûte - mais je crois qu'il vaut mieux l'ignorer !), des commandes diverses situées sur le volant… Fabienne a trouvé que tout ça était pas mal et, bizarrement pour un moniteur d'auto-école, insistait plus pour que j'accélère que pour que je freine (et également, j'avoue pour que je tienne le volant !)… On a fait un grand tour de parade dans Granville avant de rentrer pile pour déjeuner… À la piscine juste après, je ne vous raconte pas comment j'ai crâné ! Toutefois, Céline a trouvé que mon handicap visuel (pas de champ visuel gauche) reste encore trop important pour me lâcher seule sur les routes… Vous êtes donc sauvés, pour l'instant ! Demain, je dois me livrer à une grande démonstration de nage devant mes thérapeutes et mon médecin ébahis ! À Granville il se passe tous les jours un truc excitant !
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