Sur le plan administratif, l'assuré ne peut continuer à bénéficier d'indemnités journalières que
Sur le plan médical, les textes imposent un véritable contrat tripartite entre le médecin, le patient et le médecin conseil de la sécurité sociale
L'article L324-1 du code de la sécurité sociale
En cas d'affection de longue durée et en cas d'interruption de travail ou de soins continus supérieurs à 6 mois, la Caisse de sécurité sociale doit faire procéder périodiquement à un examen spécial du bénéficiaire, conjointement par le médecin traitant et le médecin conseil en vue de déterminer le traitement que l'intéressé doit suivre si les soins sont dispensés sans interruption. La continuation du service des prestations est subordonnée à l'obligation pour le bénéficiaire :
En cas d'inobservation des obligations ci-dessus indiquées, la Caisse peut suspendre, réduire ou supprimer le service des prestations.
En pratique, l'essentiel sur les affections de longue durée (en matière d'indemnités journalières)
Le médecin conseil peut accorder l'admission à l'article L324-1 et une surveillance du patient est généralement entreprise pour prévenir une évolution vers l'invalidité.
Le médecin conseil peut refuser la mise en longue maladie : la contestation de l'avis du médecin conseil débouche sur l'expertise médicale L141-1.
La formalisation écrite par l'intermédiaire du protocole des critères d'admission en longue durée et notamment un programme thérapeutique.
Un engagement du patient (le patient doit se soumettre... voir plus haut) et des sanctions sont possibles.
Un avantage annexe : la prise en charge par l'assurance maladie des transports justifiés par l'affection à l'origine de l'attribution de la longue maladie.
L'affection est encore évolutive et génère encore des examens complémentaires ou des thérapeutiques susceptibles d'améliorer la maladie et de permettre à terme la reprise du travail. Le patient est alors régulièrement surveillé dans le cadre de l'article L324-1 en vue de prévenir l'évolution vers l'invalidité.
L'affection n'est plus évolutive (on dit qu'elle est stabilisée) ; deux possibilités
Le patient a perdu plus des 2/3 de ses capacités de travail et le médecin conseil se prononce sur l'admission à l'invalidité.
Le patient n'a pas perdu 2/3 de ses capacités de travail et le médecin conseil se prononce sur l'aptitude au travail à la différence du médecin du travail qui se prononce sur l'aptitude au poste de travail dans l'entreprise.
Le patient va alors recevoir de sa caisse de sécurité sociale une notification de fin de prise en charge de ses indemnités journalières.
Que faut-il faire dans ces circonstances difficiles ?
La contestation indiquée sur la notification peut être le premier recours et va déboucher sur l'expertise médicale (article L141-1 du code de la sécurité sociale)
Dans tous les cas, conseiller au patient de prendre contact avec le médecin du travail de l'entreprise : la visite auprès du médecin du travail est obligatoire dès que l'arrêt de travail a atteint 3 semaines en maladie et que l'assuré a manifesté son intention de reprendre le travail.
Que se passe-t-il au retour dans l'entreprise ? l'avis du médecin du travail est essentiel comme le montre l'article du code du travail : Article L122-24-4 (Loi n° 92-1446 du 31 décembre 1992 art. 32 II Journal Officiel du 1er janvier 1993) : l'employeur a une obligation de reclassement professionnel
A l'issue des périodes de suspension du contrat de travail consécutives à une maladie ou un accident, si le salarié est déclaré par le médecin du travail inapte à reprendre l'emploi qu'il occupait précédemment, l'employeur est tenu de lui proposer un autre emploi approprié à ses capacités, compte tenu des conclusions écrites du médecin du travail et des indications qu'il formule sur l'aptitude du salarié à exercer l'une des tâches existantes dans l'entreprise et aussi comparable que possible à l'emploi précédemment occupé, au besoin par la mise en oeuvre de mesures telles que mutations ou transformations de postes de travail.
Si le salarié n'est pas reclassé dans l'entreprise à l'issue d'un délai d'un mois à compter de la date de l'examen médical de reprise du travail ou s'il n'est pas licencié, l'employeur est tenu de verser à l'intéressé, dès l'expiration de ce délai, le salaire correspondant à l'emploi que celui-ci occupait avant la suspension de son contrat de travail.
Les dispositions prévues à l'alinéa précédent s'appliquent également en cas d'inaptitude à tout emploi dans l'entreprise constatée par le médecin du travail.L'employeur ne peut donc mettre fin au contrat de travail d'un salarié pour inaptitude médicale qu'après avoir obtenu l'avis du médecin du travail (article L122-45 du code du travail).
De plus, tout salarié au travail ou ayant repris le travail, alors qu'il est atteint d'une affection de longue durée avec prise en charge à 100% des soins correspondants doit bénéficier d'autorisations d'absence pour ses soins :
Article L122-24-5 (Loi n° 2000-37 du 19 janvier 2000 art. 14 III Journal Officiel du 20 janvier 2000 en vigueur le 1er février 2000)
Tout salarié atteint d'une maladie grave au sens du 3° et du 4° de l'article L. 322-3 du code de la sécurité sociale bénéficie d'autorisations d'absence pour suivre les traitements médicaux rendus nécessaires par son état de santé.
Discuter de l'intérêt d'une reprise du travail à temps partiel ou "mi-temps thérapeutique"pour tenter une réadaptation progressive au travail : le temps partiel peut être envisagé,
- s'il fait suite à un arrêt de travail (déconseiller au patient de prendre le solde de ses congés avant la reprise à temps partiel)
- avec la prescription d'une prolongation d'arrêt de travail par le médecin traitant (sur lequel, il ajoute la mention "à mi-temps thérapeutique")
- l'accord du médecin du travail
- et du médecin conseil de la caisse interrogé par celle-ci à réception du certificat d'arrêt.
Chez un sujet "jeune", l'engager si la reprise du travail antérieur est impossible, à faire des démarches auprès de la CDAPH, en vue de la reconnaissance éventuelle de travailleur handicapé et d'un stage de rééducation professionnelle... Un contact auprès du service social des caisses est recommandé.
Et si les indemnités journalières se prolongent au delà de 60 ans que se passe-t-il ?
-le médecin conseil de la sécurité sociale ne peut stabiliser ni mettre en invalidité l'assuré social mais celui-ci peut demander sa retraite pour inaptitude médicale.
-par contre, le médecin conseil peut faire notifier une fin d'indemnités journalières s'il considère que le patient est redevenu apte au travail (recours : expertise médicale).
Leur durée
Bien noter que le patient en invalidité qui travaille ne peut bénéficier d'indemnités journalières de la sécurité sociale si l'arrêt de maladie est en rapport avec la ou les mêmes affections qui ont justifié cette mise en invalidité (circulaire CNAMTS 65/2002 du 23/04/2002).
Sources : le guide de l'Assurance maladie.