Vous êtes reconnu handicapé par la Sécurité Sociale ou par la MDPH et vous disposez d’une carte d’invalidité ? Mais lorsque l’on vous voit, marcher sur vos deux jambes, sans aide technique, et que vous « osez » passer sur une caisse réservée, les réflexions fusent… Vous êtes alors obligés de vous justifier, de prouver que vous êtes bien handicapés… Vous faites alors partie des 9 millions de français (sur 12 millions) qui souffrez d’un handicap invisible… Invisible aux yeux de la société, pourtant bel et bien présent dans votre vie quotidienne…
Afin de sensibiliser les salariés au handicap invisible, la cellule maintien dans l'emploi du SSTRN a élaboré deux nouvelles affiches.
C’est quoi un handicap invisible ?
Le handicap invisible est un handicap non détectable, qui ne peut pas être remarqué si la personne concernée n'en parle pas. Le trouble dont elle souffre impacte pourtant sa qualité de vie. Le handicap invisible est un concept complexe et s’applique dans bien des situations de handicap (sensoriel, psychique, cognitif). Ce terme se médiatise, dans tous les contextes, en guise d’excuse de ne pas voir, de ne pas comprendre. Malgré les idées reçues du « handicapé en fauteuil », seuls 2% des personnes en situation de handicap sont en fauteuil et que 80% des handicaps sont « invisibles » des autres.
80 % des personnes en situation de handicap souffrent d’un handicap invisible, c’est-à-dire qui n’est pas détectable directement.
Ce terme regroupe des handicaps très divers :
Témoignage de Nathalie, ma maman, handicapée « invisible » :
J’ai 46 ans et je suis reconnue handicapée à 66% à la suite d’un accident du travail et sept opérations consécutives du genou droit… Je n’ai rien demandé lorsque j’ai passé huit mois en centre de rééducation, on s’est occupé de moi… Et les autorités compétentes m’ont reconnue handicapée… Oui mais voilà : je marche et je ne suis pas dans un fauteuil… Une fois une dame m’a dit qu’elle ne voyait pas ce que je faisais sur une place handicapée, qu’elle était âgée mais qu’elle marchait… Certes elle était âgée, mais pas handicapée ! Quant aux douleurs quotidiennes, aux difficultés à monter un escalier ou à plier le genou quand je suis fatiguée, personne ne le voit, personne ne le sait, mais je le sens… Si seulement cette dame savait les efforts que cela me demande de « marcher normalement », en essayant de contenir cette douleur lancinante qui me rappelle que mon genou n’a pas bien vieilli !
Et sinon, on en parle des boîtes d’antalgiques que j’avale chaque année ?
J’ai toujours l’impression de voler la place de quelqu’un, de ne pas être reconnue par la société parce que mon handicap ne se voit pas… Et c’est parfois tellement usant que je préfère souffrir… et attendre mon tour plutôt que d’utiliser mon droit de priorité ! Les gens ne changeront pas, pour eux, un handicapé est forcément cloué dans un fauteuil roulant… Sinon c’est forcément du cinéma ! Ce n’est déjà pas simple d’être handicapé, il faut aussi l’accepter, mais la société ne nous aide vraiment pas…
Nous avons tous, handicapés invisibles des témoignages de ce genre, car nous avons tous, un jour vécu la suspicion de profiter des aides de l’état, ou de simuler un handicap pour vivre aux crochets de la société… Et pourtant, s’ils savaient tous ces gens, s’ils savaient ? Une petite remise en question leur ferait sans doute le plus grand bien !